écriture ferroviaire… ensemble de textes poétiques réalisés pour le projet « train de culture »
une interrogation sur le voyage à la rencontre d’une culture inscrite dans les strates du temps
et dont le chant du train révèle les stigmates cachés  dans  la mémoire du bassin houiller alésien

triptyque  voyage n°6  / suite et contrepoint à 3 voix / alain joule / résidence féroviaire

par la fenêtre déroulée

lecture en suite

…et s’en vont dans les courbes d’air les frissons
un no man’s land converse caressant la mémoire
la blessure vire
laitance où la langue s’installe
la chair regorge  crève le temps
une faille   un pli   un écart  une coulure
sculptent  l’espace
une empreint
un tambour
sur les marges surgit un cri
le ciel froid disparaît à l’envers
il coule par le regard exsangue qui retourne les ocres
poudre sans fin au cœur mort
et l’odeur du matin…

les nuages
éclaboussure de râle avec la béance à l’orée
palpitent  au blanc
soubresauts  dans la place
les yeux
une plaie qui  autre là bas embrasse
…et les contours de souffle plus loin marquent des pas
survient un chant harmonique
stigmate du voyage
de la cendre s’en va se cacher vers le sable
puis le flot étiré de la nuit
un taureau souvenirs
quand l’amour…
du vent que révèle la mort qui bat
le rose du partage se perd en hoquets
écartelé sous l’extase
implant de dérisoire
un passage appelle les étoiles
..s’en vont dans les hanses des éclats creux de corps
tamtams  qui se dissipent
un frottement ultime épais aux labours d’air chevauche dans la bouche
de la vie
doucement
la poussière en chemin claire sur des plages lumières
…un oiseau dans l’arène en friches
te berçait

lecture contrapuntique

…et s’en vont les nuages dans les courbes du vent
éclaboussure d’air que les frissons révèlent
un no man’s land de râles converse avec la mort
caressant la béance qui bat à l’orée la mémoire

la blessure palpite le rose vire au blanc
laitance du partage où la langue se perd

soubresauts en hoquets s’installent dans la place

la chair écartelée regorge sous l’extase
les yeux crèvent le temps implant de dérisoire
une faille un passage une plaie qui appelle
un autre pli là bas embrasse les étoiles

…et s’en vont les contours dans les hanses  de souffle
un éclat un écart
plus loin une coulure marquent l’espace creux
une empreinte de corps
un tambour tamtam
… des pas qui se dissipent

un frottement survient sur les marges ultimes
surgit un chant épais aux labours harmoniques
un cri stigmate d’air chevauche le ciel froid
disparaît dans la bouche à l’envers du voyage
il coule de la cendre par le regard exsangue
de la vie qui s’en va doucement se cacher
la poussière en chemin retourne vers le sable

…les ocres    puis le flot
…poudre claire étirée sur des plages sans fin
lumière de la nuit
au cœur un oiseau mort
un taureau dans l’arène
souvenirs en friches
…et l’odeur du matin quand l’amour te berçait

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