le mot à mort
malaxer le mot étreindre sa latence
en compressant son son en extraire le sens
l’avoir en bouche
le déformer le tirer le hacher l’étirer le mâcher
disloquer sa matière décalquer sa matrice écorcher ses entrailles
le sentir s’engager puis enfler dans la gorge avant de l’égorger
pour désenfler son flanc
en les multipliant pouvoir les traverser savoir les inverser
renverser leurs effets
se laisser transpercer par leurs roulis défaits de fibres en allées
à l’assaut du ruisseau qui s’engouffre et qui gorge ses os du son de son
roulant rouleau
le son-sang file en bas ses lents ébats que goûte
le brûlant délit d’être en dépit d’être pris par le débris du doute
puis dans route par le fond que le tréfonds de l’onde écoute
là sans T tourne comme une roue
ainsi la croûte d’eau enfantée dans le trou de la roue
se forme par les os au profond de sa peau
dans la dent du dedans cédant aux dents du loup
et dans l’ou pris d’un doute
en haut du cou c’est dans l’à-coup du croc l’accroc du coup cédant
que la roue du courroux par le O de la goutte
éclate à l’infini en écailles de pluie
depuis que le mot sous la boue du bourreau
en eau identifie ses plis
…alors
le célébrer jusqu’à le mettre en terre
le coller le clouer le déchirer le ceindre
l’étaler comme un champ cultivé par la voix dévoilée par le timbre
qu’oblitère l’envoi.
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