marseille (avril 2008)

Marseille

L’asphalte surchauffé lamine les mémoires
mutation de miroirs éphémères sans cesse dilatés
des oasis de forme balayent le bitume
des fragments des reflets y demeurent meurtris arrachant  du tréfonds les échos de Babel
dans la fente liquide
un relent de violence remonte les courants

sous le goudron le verbe
sous la chaussé la haine
l’arrogance grandie qui submerge la mer
elle  ou ce qu’il  en reste
se réfugie la bas  juste sous les bateaux
aux pieds de Cannebierre    entouré par Nico    et ST Jean  tout au fond qui garde le Pharo
encore l’accent persiste mais ce n’est plus le même
déporté par les flux inventant la marée  là ou ça fait …toujours qu’elle avait disparue
le souvenir s’écorche il pleut des rayons morts qui tombent des  voix vides
tu suces tout le sang de mon âme d’enfant
je pleure pour les miens qui ne pourrons connaître la douceur du printemps
quand tu chantais encore
tes mélodies sucrées couchées sur nos chagrins

maintenant je m’en vais loin de ma chair d’asile
je garde dans mes tripes ta couleur de violette
stigmate de pensée dans mes yeux retournés

oh Marseille on croirait que le temps ta clouée au front de la madone
y a même plus de vierge
dans le feu de tes mains
que du sperme séché collant la dope blanche balayé par le vent qui ne te lave plus

oh Marseille tu dors
un opus permanent au puce du dimanche
ce but qui ne viens pas brûler le vélodrome
…aux putes dispersés dans ton ventre trop plein  tu t’en va vers ta nuit
dans le cris d’une angoisse qui couve la tendresse
une pauvre tristesse au revers de tes reins
mais qu’est-ce qu’ tu fous Marseille

Marseille…M à air M amer c’est l’arène de l’âme qui rame à la marée et ton S amarré aux colères de mars
S l’aire de l’art pour son compte à rebours qui fait naître du son  le tra de ton tambour
dispersé par le vent  son rat te mort la tête
et le pieu du futur s’envole dans tes îles
S toi  eux sans moi  moi sans toit   jeu sans il
tes ailes m’y emporte encore un peu pourtant
L et  toi sur un fil          dans ton ciel coule un cil

Marseille aime à air   aime amer     hais ou aime la mère
ton A dans l’R en art
dans l’arrêt des remparts ou le feu brûle l’F
pour du fard dans tes yeux
l’S qui s’interroge et le sel qui se colle
aux aile de tes îles
pour ta douceur Marseille
c’était l’eau de l’Huveaune et pas celle du Nil

comme un cil sur tes îles
comme un air sur tes ailes
c ’est l’art d’aimer la mer
la mère de la mer où les affronts s’essayent à tes rames amarrées aux lys dans l’œil du ciel
des amers aiment à air
ess  elle  encore
Marseille

maintenant je m’endors
c’est ton opus au puce d’un dimanche matin
…ce but qui ne viens plus brûler le vélodrome
aux putes dispersés dans ton ventre trop plein  je m’en vais vers ta nuit
dans le cris d’une angoisse qui crache ta tendresse
une pauvre tristesse au revers de mes reins

mais qu’es tu fou Marseille
tu ne te souviens plus de  Pomègue la longue  qui mouillée sagement  les pieds de Ratonneau
ni du bruit incessant d’où montait de tes veines cette rumeur de langue…
oh putain que c’est beau…